VHP1E13 (2020-2021) : Philosophie de l’art, L1, S1 (M. Crevoisier)

Esthétique du sublime : par-delà nature et technique

Michaël Crevoisier

Résumé

La notion du sublime traverse l’histoire de la philosophie de l’art avec une indécision concernant sa source : est-ce la nature qui nous donne à contempler des choses sublimes ou est-ce l’artiste qui, grâce aux techniques qu’il mobilise, crée des représentations sublimes de la nature ? Selon les époques, l’accent sera davantage mis sur l’une ou l’autre, mais à la lecture des principaux auteurs ayant développé une réflexion philosophique sur le sublime (en particulier, Pseudo-Longin, Burke, Kant et Schiller), nous constaterons que l’opposition entre son origine naturelle ou technique reste le plus souvent problématique. L’objectif de ce cours sera d’identifier les conceptions du sublime qui, aux XIXe et XXe siècles ont été élaborées par-delà cette opposition. Nous nous demanderons en quoi l’avènement de la société industrielle, l’apparition de nouveaux types d’image (photographie, cinéma, peintures abstraites) mais aussi le développement des nouvelles technologies, ont rendu possible de nouvelles expériences esthétiques et ainsi transformés les conditions du sublime. Nous consacrerons le TD à l’analyse d’œuvres nous permettant d’approcher par l’exemple les théories étudiées, mais aussi en vue de nous confronter à ce qui pourrait, aujourd’hui, nous donner à réfléchir la transformation du sublime.

Bibliographie principale

– Edmond Burke, Recherche philosophique sur l’origine de nos idées du sublime et du beau, trad. de l’anglais par B. Saint Girons, Vrin, coll. « Bibliothèque des Textes Philosophiques », 2009.

– Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger, trad. de l’allemand par A. Renaut, GF, 2015, §§ 23-53.

– Longin, Du sublime, trad. du grec par J. Pigeaud, Rivages, coll. « Petite bibliothèque », 1993.

– Jean-François Lyotard, L’inhumain, Galilée, coll. « débats », 1988, pp. 101-157.

– Baldine Saint Girons, Le Sublime. De l’Antiquité à nos jours, Desjonquères, coll. « Littérature & idée », 2005.

– Friedrich von Schiller, Du Sublime, trad. de l’allemand par A. Régnier, Sulliver, 2005.

Bibliographie secondaire

– André Bazin, Qu’est-ce que le cinéma ?, Cerf, coll. « 7e art », 1976.

– Alexis Blanchet, Des Pixels à Hollywood, Pix’N Love, 2010.

– Gilles Deleuze, Cinéma I et II, Minuit, coll. « Critique », 1983-1985.

– Gilles Deleuze, « Sur quatre formules poétiques qui pourraient résumer la philosophie kantienne », dans Critique et clinique, Minuit, coll. « Paradoxe », 1993, pp. 40-49.

– Jacques Derrida, « Le colossal » dans La vérité en peinture, Flammarion, coll. « Champs – essais », 1978, pp. 136-168.

– Céline Flécheux, Pierre-Henry Frangne, Didier Laroque (dir.), Le sublime. Poétique, Esthétique, Philosophie, Presses Universitaire de Rennes, coll. « Aesthetica », 2018.

– Vincent Mosco, The Digital Sublime, MIT Press, 2005.

– Jean-Luc Nancy (dir.), Du sublime, Belin, 1988.

– Friedrich Nietzsche, Considération inactuelle IV. Richard Wagner à Bayreuth, Gallimard, coll. « folio essais », 1990.

– David E. Nye, American Technological Sublime, MIT Press, 1994. – Mathieu Triclot, Philosophie des jeux vidéo, Paris, Zones, 2011. Filmographie – Alfonso Cuarón, Gravity, 2013. – Carl Theodor Dreyer, La passion de Jeanne d’Arc, 1928. – Roland Emmerich, 2012, 2009. – Werner Herzog, Fitzcarraldo, 1982. – Stanley Kubrick, 2001 : l’odyssée de l’espace, 1968. – Ang Lee, L’Odyssée de Pi, 2012. – Joseph L. Mankiewicz, Cléopâtre, 1963. – Ridley Scott, Gladiator, 2000. – Lars von Trier, Melancholia, 2011. Ludographie – Nolan Bushnell, Allan Alcorn, Pong, Atari inc., Arcade, 1972. – David Cage, Detroit : Become Human, Quantic Dream, PC, PS4, 2018. – Giants Sparrow (dév.), What Remains of Edith Finch, Annapurna Interactive, PS4, 2017. – Rockstar studios (dév.), Red Dead Redemption II, Rockstar Games, PC, PS4, Xbox One, 2018.