Axe 3 – Philosophie des pratiques contemporaines
Présentation généraleCet axe porte sur les pratiques contemporaines – en particulier dans les champs de l’éthique médicale et environnementale – qui soulèvent des défis théoriques et exigent de repenser les formes de l’action collective, conduisant à affiner les concepts, à tester les doctrines, mais aussi à examiner sous un nouveau jour les textes de la tradition philosophique qui peuvent nous éclairer. Il se décompose en trois sous-axes relevant de l’éthique médicale et environnementale :
- Écologie et transformations de la démocratie : éthique des vertus et responsabilité collective
- L’habitation de la terre et la cohabitation avec les autres vivants
- Décision et concertation en éthique médicale.
La réflexion sur ce qui nous permet de dépasser les dualismes nature-culture, raison-affects, esprit-corps constitue le fil directeur de ces recherches.
Problématique du séminaire “Pratiques contemporaines”
À quelles conditions les pratiques contemporaines peuvent-elles être émancipatrices ? Qu’il s’agisse de pratiques politiques, des pratiques esthétiques, de pratiques éducatives, de pratiques qui mettent en rapport soignants et soignés, ou encore qui configurent notre rapport à l’environnement, nous voudrions les interroger en les considérant sous l’angle de leur capacité à faire société, en les abordant comme autant de champs qui ont à voir avec les enjeux d’intégration sociale (au sens de Durkheim) et de transformation sociale.
Ce séminaire entend interroger cette année l’éthique sous l’angle de la philosophie des pratiques: c’est-à-dire en faisant le pari que les champs évoqués ci-dessus (éducation, santé, environnement et politique) ont tous un rapport à des normes immanentes de stabilisation et d’équilibre de la société – sans évidemment écarter le prix (social) que de telles pratiques obligent parfois à payer, l’intégration se faisant parfois au détriment de certains groupes ou capacités de ces derniers. Nous souhaitons privilégier ainsi les approches qui prennent au sérieux ce que les acteurs et actrices ont à nous dire de leurs pratiques, la manière dont les sciences humaines et sociales rendent compte de ces dernières, pour les aborder non plus à partir d’une position en surplomb, mais bien à hauteur de ce que ces pratiques, par elles-mêmes, nous enseignent.
Une telle approche suppose ainsi d’interroger les modes de résistance que les sociétés ou les groupes sociaux mettent en oeuvre pour empêcher ou atténuer les dissensions qui travaillent le corps social, ou des sous-groupes sociaux, voire des pratiques singulières liées à tel ou tel champ d’activité. Entre intégration et régulation, nous voudrions porter notre attention sur les processus de socialisation et les outils de cette socialisation lorsque ces processus se pensent (ou se pratiquent) comme vecteurs d’émancipation.
On voudrait aussi tester la portée émancipatrice de certaines des hypothèses développées dans l’Axe 1. Y a-t-il un effet politique à attendre d’une pensée des pratiques qui dégagent celles-ci des dichotomies où le discours peut les enfermer (théorie/pratique, nature/société, sujet/objet, individu/collective, etc.) ? Une ontologie des pratiques nourrie par une compréhension plus familière des pratiques et des savoirs qu’elles portent, est-elle de nature à avoir des effets politiques ?
Historiques des séances du séminaire “Pratiques contemporaines”