Séminaire d’épistémologie pratique : programme 2015-2016
Mercredi 23 septembre 2015 :
Sayaka OKI (Hiroshima University, Japon)
L’utilité des sciences d’après les discours et les éloges de l’Académie des sciences de Paris au XVIIIe siècle
Résumé
De nos jours, on ne cesse de discuter sur l’« utilité » ou l’« inutilité » des savoirs qui ne produisent pas de profit. Avec cette conférence, je vous montre comment l’idée d’utilité est apparue en tant que topos dans les discours scientifiques à l’époque moderne, tant lors d’interventions orales que dans les publications écrites, notamment en m’appuyant sur quelques cas de discours dans les publications de l’Académie royale des sciences de Paris au XVIIIe siècle. Nous redécouvrirons aussi l’histoire de la notion traditionnelle d’utilité (utilitas) qui était associée à l’idée de l’intérêt public, très éloignée d’un simple besoin matériel ou d’une pure recherche de l’intérêt individuel.
Mercredi 7 octobre 2015 :
Pierre CHARBONNIER (LIER, Institut Marcel Mauss, EHESS)
Les rapports collectifs à la nature : de l’anthropologie à la philosophie politique
Mercredi 4 novembre 2015 :
Jean-Louis HUDRY (Université de Neuchâtel, Suisse)
L’actualité de la logique d’Aristote
Résumé
Les syllogismes de la logique d’Aristote sont de nos jours interprétés comme logiquement valides. Cependant, parler de validité logique est bien plus une reconstruction qu’une interprétation. De ce fait, la logique moderne néglige la définition aristotélicienne de la déduction comme nécessité par inférence. C’est ce type de nécessité (à l’opposé de la nécessité par prédication) qui permet à Aristote de définir la déduction d’une façon purement formelle ; et cette appréhension formelle du discours a bien été une révolution logique.
Mercredi 18 novembre 2015 :
Frédéric HOLWECK (Université de Technologie Belfort-Montbéliard)
Le calcul quantique
Résumé
L’histoire du développement de la mécanique quantique est jalonnée de paradoxes célèbres souvent proposés pour contredire les fondements de la théorie. Aujourd’hui, après de multiples vérifications expérimentales, ces paradoxes ne sont plus abordés comme des limites à la théorie, mais comme des ressources permettant de réaliser dans le monde quantique des opérations nullement envisageables dans le monde classique. Dans une première partie de l’exposé, après avoir présenté quelques expériences classiques, je donnerai une axiomatique simplifiée des fondements du calcul quantique et j’introduirai quelques problèmes pour lesquels l’ordinateur quantique surclasse l’ordinateur classique. Dans une seconde partie, je montrerai comment des concepts issus de la géométrie du XIXe siècle ont été récemment réactualisés dans le contexte de la théorie de l’information quantique.
Mercredi 24 février 2016 :
Megumi TOYOOKA (University of Tsukuba, Japon)
La question de l’euthanasie au Japon
Mercredi 16 mars 2016 :
Vincent GUILLIN (UQÀM, Montréal)
L’éthologie « à la française » : John Stuart Mill lu par les psychologues français
Mercredi 23 mars 2016 :
Benoît TIMMERMANS (FNRS, Université libre de Bruxelles, Belgique)
Le concept d’opération dans l’histoire philosophique de l’algèbre moderne