Séminaire « Épistémologie pratique » : mercredi 7 mars 2018

La prochaine séance du séminaire d’épistémologie pratique du laboratoire Logiques de l’agir aura lieu le mercredi 7 mars à 18h00 à l’UFR SLHS de l’Université de Franche-Comté en salle E14 (Grand Salon), entrée par le 18 rue Chifflet, 25000 Besançon.

Gauvain LECONTE (Université de Paris I, IHPST) présentera une conférence sur le sujet suivant :

Confirmation théorique en cosmologie scientifique.
Le bayesianisme à l’épreuve des faits


Résumé

Comment évaluer la crédibilité des théories et hypothèses scientifiques qui décrivent notre Univers ? Quelle confiance accorder à des affirmations telles que « le Big Bang a eu lieu il y a 13,7 milliards d’années » qui ne peuvent pas être testés en laboratoire ? Depuis plusieurs décennies, scientifiques et épistémologues ont développé de nouvelles méthodes pour tester et confirmer des hypothèses scientifiques que l’on regroupe sous l’appellation de bayesiennes ou de théories bayesiennes de la confirmation.

Ces méthodes consistent à utiliser le calcul des probabilités pour évaluer le degré de croyance rationnel que l’on peut avoir en une hypothèse en se fondant sur les preuves disponibles. En m’appuyant sur des cas comme la découverte de l’expansion de l’Univers ou du Big Bang, je montre que l’un des avantages de ces méthodes est qu’elles semblent permettre de trier les différents modèles d’Univers à partir des observations.

Cependant, ces théories bayesiennes de la confirmation doivent faire face à une objection majeure connue sous le nom de problème des données déjà connues (old evidence problem) : leurs principes fondamentaux semblent avoir pour conséquence que les observations réalisées avant la formulation d’une hypothèse ne peuvent pas jouer le rôle de preuve en faveur de cette hypothèse. Or, une étude attentive de l’histoire de la cosmologie révèle que les observations passées ont un poids important dans la confirmation des théories qui décrivent notre Univers.

Certains partisans des théories bayesiennes de la confirmation ont soutenu que le problème des données déjà connues n’est qu’un pseudo-problème qui peut être aisément éliminé. Au contraire, je montre non seulement que ce problème n’est pas spécifique aux théories bayesiennes de la confirmation, mais aussi qu’il s’agit d’un authentique problème de méthodologie scientifique qui se pose concrètement aux cosmologistes au sujet d’hypothèses récentes comme celle qui suppose l’existence d’Univers multiples.

L’entrée est libre, dans la limite des places disponibles.

Vous êtes les bienvenus.