Séminaire “Pratiques collectives au XIXe siècle”: séance n° 5, mercredi 12 mars 2018

La prochaine séance du séminaire “Pratiques collectives au XIXe siècle” du laboratoire Logiques de l’agir aura lieu le mercredi 14 mars à 18h00 à l’UFR SLHS de l’Université de Franche-Comté en salle E14 (Grand Salon), entrée par le 18 rue Chifflet, 25000 Besançon.

Julien Pasteur (UBFC, Logiques de l’Agir) présentera une conférence sur le sujet suivant :

La république et le gouvernement des esprits : archéologie d’une querelle

à propos de son ouvrage à paraitre mi-avril : 

Les héritiers contrariés. Essai sur le spirituel républicain au XIXe siècle 

(Paris, Les Belles Lettres / essais, 2018)

Résumé

Le dogmatisme constitue l’état normal de l’intelligence ». Une telle formule ne nous paraît pas seulement venir du fond des âges, mais résumer en une métonymie parfaite les plus noires furies de l’histoire. Elle ne sort pourtant pas des geôles d’une quelconque inquisition, mais des Considérations sur le pouvoir spirituel rédigées par le fondateur de la sociologie moderne, Auguste Comte. Aussi fantasque qu’il nous paraisse, son cas est loin d’être une rareté. Aux lendemains de 1789, ce n’est pas seulement l’ordre politique qui fut bouleversé, mais la situation même de l’esprit humain. Douloureusement tiraillé entre un Ancien Régime évanescent qu’il n’aime plus, et une démocratie encore inchoative qui le séduit mais l’inquiète, le XIXe siècle est de part en part traversé par le sentiment d’un vide spirituel inédit. De Comte à Michelet, de Pierre Leroux à Péguy, sans oublier les montagnes paginées de Zola ou d’Hugo, il n’est sans doute pas exagéré de dire que cette vacance relève chez eux de la hantise. Que faire du legs de 1789 ? Une réforme civile peut-elle tenir lieu de révolution religieuse ? Existe-t-il un spirituel républicain ? Nous voudrions montrer que le projet d’un « gouvernement des esprits » a moins été la variante sécularisée d’une inféodation des consciences qu’une manière de donner toute son ampleur à la liberté des modernes. Heureux émancipés ou mélancoliques vitupérants, nous en sommes les héritiers.

L’entrée est libre, dans la limite des places disponibles, vous êtes les bienvenus.