VHP8E52 (2022-2023) Prépro Philosophie 2, M1, S8 (M. Crevoisier)

    Réfléchir la présence du professeur

    Michaël Crevoisier

    //// Résumé du cours

                De quelle manière un professeur est-il « présent » lorsqu’il enseigne ? Suffit-il qu’il ne soit pas absent, c’est-à-dire présent ici-et-maintenant, pour être là ? N’est-on pas toujours plus ou moins là quand nous sommes avec quelqu’un et, a fortiori, lorsque nous lui transmettons un savoir ? Or, que signifie « ici-et-maintenant » si l’on accepte une telle différence de degrés ? De plus, il est certainement possible d’identifier différents types de présence, avec pour idée que la présence enseignante désignerait une qualité spécifique, requise pour que l’expérience du cours ait réellement lieu. Dans ce cas, de quelle qualité la présence doit-elle se trouver dotée pour que le professeur soit là en personne, pour qu’il apparaisse comme effectivement autorisé à parler au nom de la vérité de ce qu’il enseigne ? Ce questionnement théorique sur l’opposition entre la présence et l’absence appartient à la longue histoire de la métaphysique, mais il appartient également à l’expérience banale de celui ou celle qui, entre l’ennui et la fascination, l’attente et l’événement, commence à réfléchir les modalités de ce qui est présent à l’esprit. La situation d’enseignement est l’une de ces expériences parmi les plus propices à une telle réflexion.
    Nous chercherons à analyser la présence du professeur à partir de l’histoire de la métaphysique et, en même temps, de ce qui arrive à la manière dont l’enseignement a lieu. En particulier, notre réflexion aura pour objectif d’interroger cette présence dans la perspective de sa transformation actuelle impliquée dans la banalisation des cours dits en « distanciel ».

    //// Bibliographie

    Aristote, Physique, traduit du grec ancien par Pierre Pellegrin, Paris, GF, coll. « Philosophie », 1999, Livre IV, Ch. 1-5, 10-14.

    Barthes R., La chambre claire. Note sur la photographie, Paris, Gallimard, coll. « Cahier du Cinéma », 1980.

    Bazin A., « Ontologie de l’image enregistrée » et « Théâtre et cinéma » dans Qu’est-ce que le cinéma ?, Cerf, coll. « 7e Art », 2011 (20e éd.), respectivement pp. 9-17 et 129-178.

    Benjmain W., L’oeuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique, traduit de l’allemand par Frédéric Joly, Paris, Payot & Rivages, 2013. (pour une édition enrichie des brouillons : Écrits français, Paris, Gallimard, coll. « Folio essais », 1991, pp. 149-248).

    Bergson H., Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit, Paris, GF, 2012 (rééd.), Chap. III. De la survivance des images. La mémoire et l’esprit.

    Derrida J., « Où commence et comment finit un corps enseignant » dans Du droit à la philosophie, Paris, Galilée, coll. « La philosophie en effet », 1990, pp. 111-153.

    Derrida J. et Stiegler B., Échographies de la télévision. Entretiens filmés, Paris, Galilée-INA, coll. « Débats »,1996.

    Pujade-Renaud C., Le corps de l’enseignant dans la classe, Paris, L’Harmattan, coll. « Histoire et mémoire de la formation », 2005 (rééd.).