Logique 1 : Histoire de la logique dans l’Antiquité
Arnaud Macé
Résumé
Comment naît en Grèce ancienne l’analyse du raisonnement et des règles de l’argumentation ? Cette histoire commence probablement par une interrogation, dont l’œuvre d’Héraclite, les écoles pythagoriciennes et éléatiques ont été le lieu, sur l’étrange comportement des choses opposées, celles que l’on appellera progressivement contraires et contradictoires: le fait que certaines propriétés attribuées aux choses (clair/obscur, sec/humide, ou bien clair et non-clair, sec et non-sec, etc.) se comportent d’une façon particulière, comme si l’on ne pouvait les attribuer aux mêmes choses, en même temps, sous le même rapport ; le fait que certaines affirmations et certaines négations ne semblent pas pouvoir être tenues pour vraie en même temps (l’être est un, l’être n’est pas un). Cette exploration mène au développement de la dialectique chez les éléates, qui s’épanouira ensuite chez les sophistes et chez Platon, et au premier système complet de logique (sémantique, apophantique et démonstrative) chez Aristote. Ce cours d’introduction à la logique passera en revue plusieurs étapes de cette histoire de la logique :
1. Les premières formulations du principe de non-contradiction chez les présocratiques et le développement corrélatif d’un art dialectique du raisonnement chez les éléates et les sophistes (Parménide, Zénon, Gorgias).
2. La dialectique de Platon. Nous en construirons progressivement les règles, en commençant par les exercices contenus dans les dialogues qui permettent de mettre en place un logique fondée sur l’extension des concepts et sur l’inclusion des classes qu’ils représentent.
3. La logique d’Aristote (cours complet sur l’Organon)
4. La logique Stoïcienne, dont on souligner la proximité avec certains aspects de la logique moderne, ainsi chez Frege.
Bibliographie provisoire
– Aristote, Catégories – Sur l’interprétation, Organon I-II ; Premiers Analytiques, Organon III, Seconds Analytiques, Organon IV, Paris, Flammarion (GF).
– Aristote, Topiques, Collection des Universités de France, Les Belles Lettres, 2 volumes (mais on peut toujours travailler avec la traduction de J. Tricot, Vrin)
– Aristote, Réfutations sophistiques, introd., trad. et commentaire par Louis-André Dorion, Paris, Vrin & Laval, Presses de l’Université Laval, 1995 (mais on peut toujours travailler avec la traduction de J. Tricot, Vrin).
– Sedley, D. N. et Long, A. A., Les philosophes hellénistiques, traduit par Jacques Brunschwig et Pierre Pellegrin, Paris, Flammarion, 2001, 3 vol.
– Platon, Euthyphron, Hippias Majeur, Lachès, Charmide, Ménon, Phèdre, Parménide, Politique et Sophiste, GF-Flammarion. Pour accompagner cette lecture : Macé, A., L’Atelier de l’invisible, apprendre à philosopher avec Platon, Paris, Ere, 2010.
Etudes :
– Blanché, R. et Dubucs, J., La Logique et son histoire, Paris, France, Armand Colin, 1996.
– Bobzien, S., « Frege plagiarized the Stoïcs », in Leigh F. (éd.), Themes in Plato, Aristotle, and Hellenistic philosophy: Keeling lectures 2011–18, 2021.
– Brisson, L., Macé, A. et Pradeau, J.-F., Les Éléates: fragments des oeuvres de Parménide, Zénon et Mélissos, Paris, les Belles lettres, 2022.