Intelligence des pratiques (axe 1, sous-axe 2)

Présentation

Nous pensons par la pratique et dans la pratique. On doit à Claude Lévi-Strauss une réhabilitation de la « pensée sauvage » et à Pierre Bourdieu une nouvelle estime du « sens pratique ». Ainsi les pratiques ne sont-elles pas routinières, aveugles et bornées : elles sont animées par une intelligence des choses et des êtres. Le pari qui est au centre de ce sous-axe est de considérer cette intelligence propre aux pratiques, en tenant que celles-ci pensent et donnent à penser. Imaginons par exemple les premiers Grecs qui firent des mathématiques : nous pressentons que c’est en pensant à haute voix, en utilisant quelques centaines de mots structurés en formules constamment répétées, l’attention fixée sur des diagrammes qu’ils annotent avec des lettres, au prix peut-être d’un isolement quasi monacal, qu’ils exercèrent cette nouvelle façon de mettre en forme un argument qu’on appellera plus tard un théorème et découvrirent, dans leur quête d’autonomie, cette procédure épistémologique dont on pourrait croire qu’elle est sans histoire : le transfert de nécessité dans le raisonnement démonstratif. Plus généralement, « la » pratique doit alors être reconnue comme le processus de maturation de nos idées au sein des pratiques, processus qui contracte progressivement l’heuristique laborieuse de l’expérience en méthode.

À la différence du sous-axe 1 qui a une vocation plus « généraliste », les recherches de ce sous-axe s’attachent à considérer des pratiques dans leurs particularités.

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