Ancrages matériels de l’éléatisme II : la sphère de Parménide
Arnaud Macé (Logiques de l’Agir EA 2274, UFC) & Stefan Neuwirth (LmB UMR 6623, UFC)
RésuméParménide, dans son poème, a entrepris de décrire les caractéristiques qui devraient être celles de ce qui est véritablement. Il a, pour ce faire, eu recours à certaines représentations qui semblent avoir une dimension sensible, visuelle, voire géométrique. C’est en particulier le cas lorsqu’il énonce que cet être serait « de tous côtés achevé, semblable à la masse d’une sphère à la belle circularité, étant partout également étendu à partir du centre ». Comment lire cette figuration de l’être ? Le débat a été vif parmi les commentateurs, entre ceux qui pensent que la figure sert ici, de manière analogique, à penser des caractéristiques non spatiales, et ceux qui pensent qu’il faut considérer que Parménide décrit tout simplement la sphéricité de l’être. La sphère est-elle un diagramme de propriétés ontologiques non spatiales ou une représentation géométrique d’un être spatial ? La réponse à cette question suppose que l’on examine pour elle-même la question du rôle des ancrages matériels dans la pensée éléate.
Voir aussi : Ancrages matériels de l’éléatisme I : les paradoxes de Zénon