VHP1E13 (2022-2023) Philosophie de l’art, L1, S1 (M. Crevoisier)

Les arts du sublime : de la poésie au cinéma
Michaël Crevoisier

//// Résumé du cours

            Le sublime est une catégorie classique de la philosophie de l’art. Comme le beau ou encore le pittoresque, le sublime désigne un type d’expérience esthétique dont la principale caractéristique est la grande intensité, voire le choc, vécue lors de la contemplation. En matière d’art, l’un des enjeux du questionnement sur le sublime est de comprendre ce qui dans l’œuvre est susceptible de provoquer un tel choc. Dans ce cours, nous verrons qu’un élément d’explication central apparaît dans le traité que le Pseudo-Longin consacre à cette question, il montre que l’émotion du sublime procède d’une contradiction. L’objectif de ce cours sera d’identifier dans différents arts (notamment la poésie, l’architecture, la peinture et le cinéma) comment cette contradiction est produite, vécue et théorisée. Nous nous intéresserons en particulier aux philosophies de Edmund Burke, Emmanuel Kant, Friedrich von Schiller et Gilles Deleuze, en prêtant une attention spécifique aux exemples privilégiés par les auteurs. En effet, à travers leurs exemples nous nous demanderons ce que leurs théories du sublime doivent aux expériences du sublime auxquels ils se référent. Dans cette perspective, nous nous attarderons sur le sublime cinématographique en cherchant ce qu’il y a de nouveau dans l’expérience esthétique que l’art cinématographique rend possible et qui serait susceptible de relancer la réflexion sur le sublime. Pour cela, nous consacrerons le TD à l’analyse d’œuvres nous permettant d’approcher par l’exemple les théories étudiées.

//// Bibliographie

Ouvrages principaux

Balàzs B., L’homme visible et l’esprit du cinéma, trad. du hongrois par C. Maillard, Circé, 2010.

Bazin A., Qu’est-ce que le cinéma ?, Cerf, 1976.

Burke E., Recherche philosophique sur l’origine de nos idées du sublime et du beau, trad. de l’anglais par B. Saint Girons, Vrin, 2009.

Deleuze G., Cinéma I et II, Minuit, 1983-1985.

Kant E., Critique de la faculté de juger, trad. de l’allemand par A. Renaut, GF, 2015.

Kant E., Observations sur le sentiment du beau et du sublime, trad. de l’allemand par R. Kempf, Vrin, 2000.

Pseudo-Longin, Du sublime, trad. du grec par J. Pigeaud, Rivages, 1993.

Schiller F. von, Du sublime, trad. de l’allemand par A. Régnier, Sulliver, 2005.

 

Ouvrages secondaires

Saint Girons B., Le Sublime. De l’Antiquité à nos jours, Desjonquères, 2005.

Flécheux C., Frangne P.-H., Laroque D.  (dir.), Le sublime. Poétique, Esthétique, Philosophie, Presses Universitaire de Rennes, 2018.

Lyotard J.-F., L’inhumain, Galilée, 1988.

Mosco V., The Digital Sublime, MIT Press, 2005.

Nancy J.-L. (dir.), Du sublime, Belin, 1988.

Nye D. E., American Technological Sublime, MIT Press, 1994.

Rancière J., Le temps du paysage, La Fabrique, 2020.