Résumé de la conférence de Régis Aubry

« Les nouvelles figures de la fin de vie générées par la médecine moderne»

Régis Aubry

Professeur de médecine palliative

UFR santé Besançon ; Comité consultatif national d’éthique ; Plateforme nationale de recherche sur la fin de vie

Résumé

La médecine moderne, qui a permis des avancées techniques et scientifiques considérables contribue également à la genèse de nouvelles figures de la fin de vie. Ainsi en est-il de la chronicisation de maladies graves dont on mourrait jadis, l’émergence de « poly-malades » ou de personnes présentant plusieurs pathologies synchrones, associées souvent à une perte de l’indépendance ou de l’autonomie, ou encore la possibilité de survivre très longtemps avec une atteinte profonde de la cognition ou de la conscience, la possibilité de survivre enfin avec la dépendance d’une suppléance vitale. Ces situations inédites modifient la réalité de la fin de la vie ; elles modifient le rapport de l’homme à la mort aussi bien qu’à la vie ; elles contribuent à modifier le regard que notre société porte sur ces personnes vulnérables et vulnérabilisées par la maladie grave; elles interrogent la médecine dans ses limites et posent la question de la survalorisation des logiques de l’action. En outre, nos politiques de santé et notre système de santé n’accompagnent pas ou pas suffisamment ce qu’ils contribuent pourtant à générer.