VHP3U2 : Épistémologie 1, L2, S3 (S. Carvallo)

VHP3U2 : Épistémologie 1

Sarah Carvallo

Résumé

Ce cours est une introduction à l’épistémologie. Il conjugue :

  • une étude historique des figures de la science moderne à partir de cas (en mathématiques, en physique, en médecine) pour comprendre les continuités et ruptures vis-à-vis de l’antiquité,
  • une analyse des critères proposés pour caractériser la science moderne, et en particulier de la thèse de la démarcation selon laquelle la science constitue un type de savoir et d’activité humaine tout à fait spécifique.

Le dix-septième siècle voit la constitution de nouveaux types de raisonnements, de discours, d’expériences, d’échanges et publications inaugurant la forme que recevra, canoniquement, la science moderne. Ce moment est généralement pensé sous l’expression de « révolution scientifique », caractérisée par la mathématisation et l’expérimentation, mais aussi la constitution d’une communauté scientifique institutionnalisée et dotée de nouveaux instruments techniques ou de nouvelles possibilités de communication et diffusion. Pourtant la catégorie de révolution scientifique s’avère aujourd’hui largement critiquée, ce qui oblige à repenser l’identité même du phénomène scientifique à l’aune de son histoire.

Simultanément, et conjointement, la réflexion philosophique moderne étudie les conditions de possibilité à la fois théoriques et pratiques de la science, la structure de ce savoir (axiomatique, empirique, hypothético-déductive), mais aussi ses instruments techniques et ses institutions.

En interrogeant la pertinence d’une démarcation entre science et non science, l’épistémologie et l’anthropologie amènent à enquêter sur ce qu’on appelle raison ou rationalité, ainsi que la figure du sujet connaissant.

Bibliographie synthétique

– Aristote, Physique, livres I à IV, Belles Lettres

– Bachelard, Gaston, 1934. Le nouvel esprit scientifique, Paris, F. Alcan

– Bachelard, G. La formation de l’esprit scientifique, Paris, Vrin, 1993 (1ère édition 1938).

– Boudon R, La rationalité, PUF, Que sais-je ?, 2009.

– Braunstein, Jean-François, Textes clés de l’histoire des sciences. Méthodes, styles et controverses. Paris, Vrin, 2008.

– Chalmers, Alan, 1987. Qu’est ce que la science ? Popper, Kuhn, Lakatos, Feyerabend, Paris, La découverte.

– Carnap R., 1973, Les fondements philosophiques de la physique, Armand Colin, (1ère ed 1966)

– Comte, Auguste : Cours de philosophie positive (Paris : Hermann, 1975)

– Copernic, Des révolutions des orbes célestes, Blanchard

– Descartes, Discours de la méthode

– Descartes, Méditations métaphysiques

– Descartes, Principes de la philosophie

– Duhem, Le système du monde, Hermann

– Duhem, Pierre, 1903 : La théorie physique, son objet, sa structure, Paris, Vrin, 1997

– Feyerabend P., 1979, Contre la méthode, Le Seuil

– Galilée, Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, Seuil

– Galilée, Discours concernant deux sciences nouvelles, A. Colin

– Goody, Jack. La Raison graphique, Editions de Minuit, Paris. 1979

– Goody, Jack. L’orient en occident, 1999, Traduction N. Journet

– Granger G.G.  : La science et les sciences, PUF, Coll. QSJ, 1993

– Grmek, Mirko D. et Bernabeo, Raffaele, Histoire de la pensée médicale en Occident, Paris : Seuil, 1997.

– Hacking, Ian, 1975. L’émergence de la probabilité, Le seuil, 2002.

– Hempel Carl G, 1972 : Eléments d’épistémologie, Paris : Armand Colin

– Hottois, Gilbert, Philosophie des sciences, philosophie des techniques, Paris, Odile Jacob, 2004.

– Israel, Giorgio, La mathématisation du réel. Paris : Seuil, 1996.

– Newton, Les principes mathématiques de la philosophie naturelle, Blanchard

– Kant, Critique de la raison pure, Préface à la 2de édition

– Koyré, Alexandre : Du monde clos à l’univers infini

– Koyré, Alexandre : Etudes d’histoire de la pensée scientifique (Paris : PUF, 1966)

– Kuhn, T. S. : La Structure des révolutions scientifiques, trad. de l’anglais, Paris, Flammarion, 1962, réédition 1983

– Kuhn T.S. : La tension essentielle (1977) Gallimard, 1990

– Lakatos I. : Histoire et méthodologie des sciences PUF, 1994

– Laudan, Larry. The demise of the demarcation problem. In Robert S. Cohen & Larry Laudan (eds.), Physics, Philosophy and Psychoanalysis: Essays in Honor of Adolf Grünbaum. D. Reidel. pp. 111–127 (1983)

– Lévi-Strauss, Claude. La Pensée sauvage, Paris, Plon, 1962

– Lévy-Bruhl, Léon. La mentalité primitive. Conférence d’Oxford, Oxford Clarendon Press, 1931.

– Merton R. K. (1973) The sociology of science: Theoretical and empirical investigations. Chicago: University of Chicago Press.

– Poincaré, H. 1902. La science et l’hypothèse (Flammarion, 1968)

– Poincaré, H., 1905. La valeur de la science (Flammarion, 1970)

– Popper K., 1984, L’univers irrésolu, plaidoyer pour l’indéterminisme, (1° éd. 1982), Hermann, Paris.

– Popper, Karl P, 1935, La logique de la découverte scientifique, Paris, Payot, 1973.

– Popper, Karl P, 1978, La connaissance objective, Paris, Ed. Complexe

– Schaffer, Simon, and Shapin, Steven, Leviathan and the Air-pump : Hobbes, Boyle and the experimental life. Princeton : University Press of California, 1985.

– Shapin, La Révolution scientifique, Paris, Flammarion, Nouvelle Bibliothèque Scientifique, 1998.

– Vinck D. Sociologie des sciences Armand Colin, Coll. U, 1995

– Vinck D. (2007). Sciences et société. Sociologie du travail scientifique. Paris : Armand Colin.

– Weber, Le savant et le politique, traduction française, Plon, 1959. Un classique de la sociologie.

– Weber, M. [1917] (1990). Le métier et la vocation de savant (Wissenschaft als Beruf), in Le savant et le politique. Paris, Plon.

Ouvrages & dictionnaires

– Taton (dir.), Histoire générale des sciences, (4 tomes), Paris, PUF, 1957-1964. Réédition Quadrige, 1995. Ouvrage collectif de style très classique. Il existe un ouvrage analogue dans la même collection pour l’histoire des techniques sous la direction de Maurice Daumas.

– Lecourt (dir.), Dictionnaire d’histoire et philosophie des sciences, Paris, PUF, Collection Quadrige/Dico poche, 2003, 1056 pages, 29 Euros. Bien qu’inégal, permet d’aller à l’essentiel.