Philosophie ancienne des pratiques
Arnaud Macé
Résumé Ce cours a pour but de parcourir les concepts fondamentaux d’une philosophie des pratiques telle qu’elle s’est développée chez les philosophes de l’Antiquité. Les grecs n’ont cessé d’interroger la diversité de leurs pratiques, pratiques religieuses, rituelles, artistiques, sexuelles, politiques, techniques, agricoles, militaires. Ils ont pour ce faire produit de nombreux concepts : praxeis (pratiques, activités), epitêdeumata (occupations, conduites), ethê (habitudes), ethismata (usages), nomima (coutumes), homiliai (fréquentations), etc. À propos de cette diversité des pratiques ils ont posé des questions ontologiques (quel est le mode d’être des pratiques ?), des questions épistémologiques (quel savoir, quelle disposition cognitive sont impliqués dans ces pratiques) et éthiques (agit-on bien en agissant comme on agit) ? Cet aspect « moral » semble avoir été dans leur réflexion, indissociable de l’aspect épistémologique, celui par lequel on se demande si chacun sait véritablement faire les choses qu’il fait, si sa pratique est fondée sur un savoir faire qui en garantit le succès. Le « bien » agir relèverait d’une forme de rectitude de l’acte, indissolublement technique et morale. C’est aussi cette rectitude qui conférerait à l’acte sa consistance ontologique. Nous explorerons les divers aspects de cette conception, la façon dont elle permet d’éclairer les différents aspects d’une philosophie des pratiques sociales, dans leur versant aussi bien technique que moral et affectif. Nous verrons que les différentes manières de penser le rapport du savoir et de l’affectivité ont nourri en Grèce ancienne plusieurs représentations du social en général. Ce cours constitue une initiation à la recherche, son évaluation prendra la forme d’un travail personnel d’approfondissement, sous la forme d’une recherche personnelle sur un concept de la philosophie pratiques des anciens. Bibliographie préliminaire (un recueil de texte sera proposé sur Moodle) On commencera par fréquenter assidûment ces quatre œuvres fondamentales : Platon – La République, traduction R. Leroux, Paris, Editions Flammarion, 2016. – Les Lois. Livres I à VI, traduit par Luc Brisson et Jean-François Pradeau, Paris, Flammarion, 2006. – Les Lois. Livres VII à XII, traduit par Luc Brisson et Jean-François Pradeau, Paris, Flammarion, 2006. Aristote – Les Politiques, Paris, traduction P. Pellegrin, Paris, Flammarion, 2015. – Éthique à Nicomaque, traduction J. Tricot, Paris, Vrin, 1994.