Y4HPH9U2 (2024-2025) : Philosophie contemporaine, M2, S9 (J. Pasteur)

Le dispositif politique des modernes : genèse de la démocratie et crise du libéralisme

Un des traits saillants du projet moderne réside dans la promesse faite aux hommes d’accéder à l’autonomie. Caractéristique des Lumières, un tel vœu recoupe celui d’une société d’êtres raisonnables, délibérant « dans le silence des passions », mais néanmoins capables de poursuivre des fins communes. Entre la fin du XVIIIe siècle, marqué par l’expérience de la Révolution française, et le début du XIXe, s’élabore une forme politique inédite – celle de la démocratie représentative – dont on peut considérer qu’aujourd’hui encore, elle constitue notre héritage. Pourtant, force est de constater que l’appareillage conceptuel légué par la philosophie politique – des théories de la souveraineté aux usages de la notion de peuple – traverse une crise profonde. Indissociable d’un avenir désirable, accomplissement du progrès dans l’histoire, il semble qu’un tel imaginaire soit néanmoins devenu un objet de défiance. En mobilisant les ressources de la philosophie politique classique (Machiavel, Rousseau, Tocqueville), ce cours cherchera à mettre en lumière les liens tissés entre le libéralisme et la démocratie. C’est en effet au libéralisme – dont il faudra explorer les aspects historiques et doctrinaux – que s’est nouée la promesse démocratique de l’autonomie. Les difficultés qui traversent l’un scellent-t-elle le sort de l’autre ? La poursuite commune de fins désirables doit-elle pour autant s’écrire au passé ?

Une bibliographie sera communiquée lors de la première séance.