Axe 1.4 – Philologie et sciences sociales
Il s’agit de s’interroger sur le rôle historique joué par la philologie dans l’élaboration de la pensée sociale. De Fustel à Gernet, de Meillet à Dumézil, de Renan à Vernant, un tel lien semble avoir été tissé avec constance, depuis le XIXe siècle. Comment l’étude des langues anciennes a-t-elle pu constituer un mode d’accès à des réalités sociales disparues ? Comment en retour la recherche d’un accès aux faits sociaux anciens a-t-elle eu des conséquences sur les méthodes philologiques elles-mêmes, par exemple en créant une insistance sur les structures syntaxiques et le vocabulaire, au détriment de la critique philologiques des textes ? Il s’agira en particulier de tester une hypothèse, celle d’une césure marquée par la troisième République : après Fustel, le recours à la philologie pour accéder aux faits sociaux semble connaître une transformation profonde qui se traduirait par le rejet de la quête des croyances originaires, de la critique philologique et l’affirmation de l’origine sociologique des représentations humaines. C’est le moment Durkheim dont il faut alors mesurer l’effet de rupture avec l’aryanisme du XIXe siècle et l’effet d’influence sur l’anthropologie historique du XXe siècle. Deux séminaires préparatoires ont eu lieu en 2014 et 2015 à l’EHESS. Des journées d’études sur des segments spécifiques de l’histoire sont en préparation.
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