« L’universel à l’épreuve du territoire »: mercredi 2 mars 2022 au Grand Salon

Le laboratoire Logiques de l’Agir a le plaisir de vous convier à son séminaire mercredi 2 mars 2022 à 18h00 au Grand Salon, 18 rue Chifflet à Besançon. Nous recevrons Aurélien Aramini et Chloé Santoro (Logiques de l’Agir), qui prononceront une conférence intitulée :

« L’universel à l’épreuve du territoire »

Présentation

      Étape d’une enquête en cours au sein d’une cité scolaire d’une petite ville de Franche-Comté, cette conférence s’attachera à mettre en lumière les raisons pour lesquelles l’universalisme de l’institution scolaire – censée traiter également tous les élèves et s’adresser à eux sans distinction – va être éprouvé par sa rencontre avec un territoire. En s’appuyant sur une étude descriptive d’une réalité sociale singulière, nous développerons deux perspectives qui se croisent sans se recouvrir. La première examine les ressorts et les raisons de la mise en doute de l’universalisme de l’école par les élèves issus de l’immigration qui se considèrent victimes de discrimination. Il s’agira alors de clarifier la façon dont ces doutes viennent exacerber des questionnements latents chez les enseignants quant aux valeurs républicaines qu’ils doivent incarner face aux élèves et les conduisent à des réélaborations de l’universalisme scolaire. La deuxième perspective vise à comprendre la polarisation de cette classe voire les conflits ouverts entre d’un côté les enfants issus de l’immigration turque et maghrébine et de l’autre les élèves d’origine européenne et asiatique. Il s’agira alors de mettre à l’épreuve la ligne de démarcation qu’eux-mêmes tracent entre musulmans et non-musulmans, en étudiant notamment les pratiques communautaires et les cultures relationnelles distinctes qui peuvent donner lieu à des incompréhensions mutuelles voire à des conflits de loyauté ou de valeurs.

     S’il ne saurait être question de juger « d’en haut » ce que disent et font les acteurs de cette cité scolaire, cette étude de terrain s’attache d’une part à déceler dans les pratiques elles-mêmes ce qui contribue à remédier aux « pathologies du social » vécues par les élèves et les professeurs et, d’autre part, de mettre en lumière le fait qu’elles réactivent la tradition « disputationnelle » d’où procède l’école républicaine et ses valeurs.