Quelques témoignages d’étudiants des masters de philosophie de l’UFC

Élodie Cretin

« Suite à mon travail de Master à l’UFC portant, en philosophie des sciences, sur les travaux de Georges Canguilhem et Merleau-Ponty autour du corps et de la notion d’organisme et après avoir tenté les concours de l’éducation nationale, je me suis orientée vers le domaine de l’éthique médicale en réalisant un second Master (à Lyon). Un constat s’est rapidement imposé à moi : je n’étais jusque-là que peu sortie de la BU et je n’avais aucune idée de ce à quoi ressemblaient, dans la vraie vie, un médecin et un malade. Sur les conseils du directeur du laboratoire de philosophie de Besançon de l’époque, je suis donc allée frapper à la porte du service de soins palliatifs du  CHU de Besançon pour solliciter une rencontre avec le chef de service, Régis Aubry. Trouvant un accueil très favorable à ma démarche (et aux SHS en général), j’ai pu effectuer un stage d’observation dans ce service tout en suivant mon Master lyonnais, dans le cadre duquel j’ai également réalisé un stage de 6 mois au Centre d’Éthique Clinique de l’hôpital Cochin à Paris. Au terme de ce master, en 2008, Régis Aubry me contacte pour me proposer de travailler sur un programme hospitalier de recherche clinique national portant sur les personnes en état végétatif permanent. Cette première recherche a été le début d’un parcours au sein du CHU de Besançon en tant qu’ingénieur de recherche clinique et coordinatrice de l’équipe interdisciplinaire que nous avons constituée au fil des années au sein du centre d’investigation clinique du CHU. Cette équipe mène des recherches visant à décrire et comprendre des situations médicales complexes, via des méthodes mixtes (principalement, en ce qui me concerne, en réalisant des entretiens avec les professionnels de la santé, les patients et leurs proches). J’ai également eu l’occasion de créer et de co-coordonner l’Espace de Réflexion Éthique Bourgogne Franche-Comté, de donner des cours et d’encadrer des étudiants infirmiers anesthésistes et cadres de santé, de suivre des étudiants en médecine pour leur thèse ainsi que de faire partie du Comité de protection des personnes pendant plusieurs années. Depuis 2018, je dirige la Plateforme nationale pour la recherche sur la fin de vie, hébergée à la MSHE et portée par UBFC. »

Élodie Cretin, ancienne étudiante du master de philosophie des pratiques de l’UFC

Étudiants du master Humanités médicales et environnementales

« Ayant à l’origine obtenu un baccalauréat scientifique, j’ai malgré cela toujours présenté une certaine appétence pour les sciences humaines. C’est pourquoi, entreprendre, à l’issu du lycée, un parcours universitaire en médecine a semblé être judicieux, celui-ci offrant la possibilité d’exercer une profession complexe, nécessitant l’étude de notions relatives aux sciences formelles ainsi qu’aux sciences douces. Le tronc commun du cursus intéressant assez peu les sciences humaines, j’ai, soucieux du caractère nécessaire des humanités dans le soin, souhaité assister au cours de la formation à des enseignements complémentaires s’inscrivant dans ce champ et relevant en particulier de l’éthique médicale. J’ai par exemple eu l’occasion d’effectuer un stage d’initiation à la recherche dans l’axe « Éthique et Progrès » du centre d’investigation clinique du CHRU de Besançon, mais aussi de bénéficier de l’obtention d’un diplôme universitaire en éthique. Cette démarche a su, au fil du temps, renforcer une envie de compréhension humaniste, ayant nourri le souhait d’intégrer une formation interrogeant pleinement ces questionnements. La possibilité de suivre les enseignements du Master 2 « Humanités médicales et environnementales » a de cette manière su, sous différents aspects, répondre à mes attentes. D’une part, l’apprentissage est proposé à des étudiants présentant des parcours variés, issus aussi bien des sciences humaines, que des sciences médicales ou des sciences environnementales et permet d’envisager au cours de nombreux échanges une approche moins cloisonnée des problématiques de santé. D’autre part les différentes notions abordées au cours des enseignements dispensés constituent un socle de connaissances solides et variées, réellement profitable dans l’optique d’exercer une profession dans le champ de la santé mais également dans l’idée de disposer d’outils utiles au moment d’être confronté à des situations de soins complexes impliquant une argumentation de l’attitude thérapeutique. Ainsi intégrer la formation « Humanités médicales et environnementales » semble pouvoir s’inscrire de façon pertinente dans le parcours d’étudiants ou de professionnels d’horizons divers, souhaitant acquérir un apprentissage théorique et méthodologique, afin d’être en mesure de déployer des pistes de réflexion en regard de problématiques de santé en lien avec les sciences humaines et sociales.»

Julien Vachon, ancien étudiant du master Humanités médicales et environnementales de l’UFC

 

« Après un bac scientifique et un début d’étude en biologie, j’ai souhaité prendre du recul et me réorienter. Direction donc la philosophie que j’avais aimé pratiquer durant le lycée. Pendant ma licence, je me suis passionné pour la philosophie politique avant d’opérer un second virage pour le master où je me suis penché sur la philosophie des arts, et cela s’est concrétisé en un mémoire de recherche sur la musique (sur Schopenhauer et Jankélévitch). Durant ma dernière année de master, j’ai aussi pu enseigner via le tutorat des premières années. Ces années m’ont aussi permis d’approfondir et de tenter des choses : approfondissement de la pratique musicale sous le prisme de la théorie développé tout au long de mon mémoire de recherche et écriture d’un roman et d’un recueil de nouvelles.

Lucas Peutot

À la suite de mon master, j’ai répondu à une offre d’emploi émanant d’une professeure de philosophie, et je travaille maintenant dans la construction de projets de santé avec l’UBFC et le CHRU de Besançon. Ce travail est à la frontière entre administration et recherche, et mes études de philosophie me permettent une grande flexibilité et de répondre au mieux aux diverses demandes (qu’elles soient organisationnelles ou rédactionnelles).

Je pense que le master philosophie des pratiques trouve son originalité dans son sujet “la pratique” qui est très ouvert et permet d’étudier son domaine de prédilection et de rattacher chacune des UE à ses envies et talents. On retrouve cette ouverture dans la pluridisciplinarité des UE, qui, même si elles restent rattachées à la philosophie, permettent de suivre des cours de sociologie ou d’éthique médicale, et donc, de découvrir d’autres domaines et d’élargir ses horizons de recherche. »

Lucas Peutot, ancien étudiant du master de philosophie des pratiques de l’UFC

 

Angèle L’Hôte

« Après avoir obtenu un baccalauréat littéraire, j’ai choisi d’étudier la philosophie avec pour but de poursuivre dans une discipline qui m’avait plu en terminale. Après une licence dans le département de philosophie de l’académie de Besançon, ayant pour domaine de prédilection la philosophie morale et politique, j’ai poursuivi ce cursus universitaire avec un Master « Philosophie des pratiques ». J’ai alors effectué un mémoire de recherche qui portait sur l’idée d’un passage de la théorie à la pratique chez Kant, d’après une analyse approfondie du concept de nécessité. De plus, j’étais inscrite en préparation aux concours de l’enseignement. Lors de ma première année de master, j’ai obtenu le CAPES, le concours pour être professeur.e au lycée. La seconde année de mon master fut consacrée à la rédaction de mon mémoire, puis je suis devenue professeure de philosophie (j’avais obtenu entre-temps un report d’une année avant de devenir professeure, pour pouvoir terminer mon travail de recherche).

Le master « philosophie des pratiques » m’a permis de mettre un pied dans le domaine de la recherche, et à découvrir ses exigences, que ce soit dans le travail de lecture, de documentation ou de rédaction, mais n’a par ailleurs aucunement été un frein à l’obtention du concours. Ce fut en réalité plutôt un atout méthodologique et disciplinaire considérable, qui m’a fourni les clefs et le rythme nécessaires à la passation des concours (un faible nombre d’élèves par groupe et un investissement des professeurs permettent par ailleurs une ambiance d’apprentissage idéale, et un suivi nécessaire au travail universitaire). L’ouverture disciplinaire et l’originalité des thèmes étudiés en master « philosophie des pratique » est un atout pour des étudiant.e.s qui souhaitent ouvrir d’autres portes que celles de l’enseignement, mais il est également tout indiqué pour celles et ceux qui désirent passer les concours. »

Angèle L’Hôte, ancienne étudiante du master de philosophie des pratiques de l’UFC