Rencontre croisée entre Anne Alombert & Michaël Crevoisier
jeudi 25 janvier 2024 à 19h à la librairie des Sandales d’Empédocle à Besançon
Présentation des ouvrages d’Anne Alombert (Maîtresse de conférences en philosophie à l’université Paris 8) et de Michaël Crevoisier (Maître de conférences en philosophie à l’université de Franche-Comté) :
– A. Alombert, Schizophrénie numérique. La crise de l’esprit à l’ère des nouvelles technologies, Allia, 2023.
– A. Alombert, Penser l’humain et la technique. Simondon et Derrida après la métaphysique, ENS Éditions, coll. « La Croisée des chemins », 2023.
– M. Crevoisier, Être un sujet connaissant selon Simondon. Ontogenèse et transcendantal, Classiques Garnier, coll. « Philosophie contemporaine », 2023.
À l’ère de l’automatisation numérique, la question de la technique n’est plus seulement un problème philosophique, mais apparaît désormais comme une urgence politique, culturelle et anthropologique. Or, dans l’urgence, la pensée patine, l’idéologie revient, obscurcissant les véritables enjeux des nouvelles technologies pour nos vies individuelles et collectives, et nous laissant aveugles face à leurs potentialités réelles.
Relire Gilbert Simondon, philosophe de l’avènement de la cybernétique, nous arme conceptuellement pour penser la relation entre l’homme et la machine, pour déconstruire le « mythe du robot » qui mine les réflexions sur « l’intelligence artificielle », pour interroger les effets des technologies de l’esprit. De nouvelles perspectives s’ouvrent pour penser le présent, hors des oppositions traditionnelles (homme/animal, culture/technique, individu/société, nature/culture, théorie/pratique, etc.) – sans pour autant abandonner ces termes. L’enjeu ? Comprendre les relations à travers lesquelles les hommes, les vivants, les machines, la nature et le monde évoluent, et, en évoluant, se constituent réciproquement.
Pour le comprendre, il s’agit à la fois de réinscrire Simondon dans la tradition philosophique, de le faire dialoguer avec ses contemporains (Sartre, Deleuze, Derrida, etc.), et de confronter sa pensée aux enjeux de notre actualité. L’œuvre de Simondon est exigeante, mais sa réforme conceptuelle est devenue essentielle pour appréhender notre époque : elle nous fournit non pas des réponses, mais des outils pour formuler les questions qui nous animent aujourd’hui – c’est-à-dire, pour penser à la mesure d’une actualité en crise, qui exige, plus que jamais, de renouveler la pensée critique.