Séance doctorale n° 1: mercredi 28 octobre 2018

Le laboratoire Logiques de l’Agir a le plaisir de vous convier à la onzième séance des séminaires du semestre d’automne 2018. Elle aura lieu le mercredi 28 novembre à 18h00 à l’UFR SLHS de l’Université de Franche-Comté en salle E14 (Grand Salon), entrée par le 18 rue Chifflet, 25000 Besançon. Trois doctorants du laboratoire, Martine Eggenspiller, Tobias André et Sabina Barbato, feront une présentation tirée de leurs travaux.

Martine Eggenspiller : Famille, injustice et reconnaissance.

Résumé

Dans les Principes de la philosophie du droit de Hegel, la famille représente une propédeutique à la vie du citoyen. Dès lors, on attend d’elle qu’elle initie ses membres aux vertus qu’on attend d’un citoyen et principalement à la justice. Cependant, bien des études montrent que la famille n’est pas un lieu juste. Après un bref historique de la famille depuis le XIXe siècle, nous examinerons les causes et la nature de cette injustice. Nous faisons ici l’hypothèse que cette injustice qui règne au sein de la famille provient d’un manque de reconnaissance du travail réel qui s’y effectue, aussi bien de la part des individus que de celle de la société politique. Comment faire alors pour restaurer la justice au sein de la famille ? En quoi cette restauration de la justice relève-t-elle du politique ?

Sabina Barbato : Walter Lippmann et les stéréotypes du libéralisme américain.

Résumé

L’analyse de la société accomplie par Lippmann sera abordée à partir des différents ouvrages : La Bonne société, Le public fantôme et L’Opinion publique. Lippmann, journaliste reconnu depuis longtemps, reste un auteur et un penseur très actuel, qui permet de découvrir les passages socio-historiques entre la communication et la fausse interprétation au sein des milieux publics, tels que l’opinion générale. Entre la communication vraie et la perception concrète des gens se déploie un monde caché au sein duquel une partie des informations sont escamotées et modelées pour être vendues à travers une forme de communication qui s’apparente à un plagiat. Les stéréotypes abondent avec une force et une violence menaçantes sur ceux qui n’ont pu fuir vers la réflexion. Lippmann a déployé un parcours de reconstruction de la pensée qui parvient à intégrer le pragmatisme de Dewey et, cent ans après, à restaurer les connaissances socio-philosophiques qui ont caractérisé les plus importantes transformations économiques du 19ème siècle. A travers son oeuvre, on perçoit que la société américaine s’est imposée comme modèle dominant, tout en présentant un certain parallélisme avec la situation européenne de domination.

Tobias André : Georges Bataille et le temps : démêlés d’une temporalité dépassant son moment.

Résumé

Inattendu dans les réflexions philosophiques liées au temps et aux distinctions classiques d’un temps scientifique objectif et d’un temps subjectif propre aux expériences de chacun, les écrits de Georges Bataille (1897 – 1962) se rapportent à plusieurs approches où le temps est successivement durée, atmosphère, rupture, au sein d’une écriture qui rend compte d’un temps accéléré. En effet, l’auteur de la transgression et de l’érotisme est aussi un penseur du temps et de son temps. Pour entrevoir dans quel contexte Bataille a mobilisé le concept de temps grâce à un angle d’approche qui lui est propre, nous aborderons cette thématique autour de plusieurs moments, à savoir le rapport avec son temps historique dans un premier temps, puis son temps philosophique et ses résonances chez d’autres auteurs. Le rapport au temps de Bataille permettra d’introduire ses conceptions de radicalité et de transgression qui sont centrales dans notre travail doctoral.