Séminaire interdisciplinaire Écritures et Pratiques de la « Nature » (EPN)
CRIT, LDA, LASA
Socio-anthropologie, psychologie, philosophie, histoire, littérature, art & scènes
Les laboratoires SLHS de l’Université de Franche-Comté ouvrent un espace commun de réflexion sur la « nature », terme dont nous ne présupposerons ni le sens ni l’existence selon des coordonnées fixes et établies, comme s’il s’agissait d’une notion sur lequel les savoirs et les pratiques, même au sein d’une même époque, même au sein d’une même aire géographique et culturelle, s’entendraient de manière univoque.
À la faveur des guillemets de nous laissons ainsi autour du mot, nous déplacerons l’interrogation vers l’ensemble des discours et des pratiques qui font émerger quelque chose que l’on puisse reconnaître comme une « nature» et dont il s’agira à chaque fois de déterminer les contours. L’ouverture d’un tel espace de liberté entre disciplines permettra de comparer les manières de faire exister la « nature », les motifs et les idées qui circulent d’un discours ou d’une pratique à l’autre, et contribuent ainsi à faire prendre corps à un objet au périmètre mouvant.
Nous ne présupposerons pas non plus que la « nature » soit une invention de la modernité européenne comme on le fait parfois : nous laisserons les pratiques et les écritures anciennes nous renseigner sur leur manière de dire et de paraître la ou les « nature »(s), nous laisserons les pratiques et les écritures du monde entier traduire le terme, lui en substituer d’autres, ou des réseaux d’autres termes. Et même au sein des milieux et époques réputés les plus « naturalistes », nous laisserons émerger les désaccords et les controverses, pour enrichir la diversité des manières de faire la « nature » qui sera l’objet de notre enquête.
Nous considérons ouvert le spectre des pratiques et des écritures susceptibles de nous apprendre ce qu’est la « nature » ; nous voulons lire toutes les écritures, qu’elles soient poétiques ou techniques, qu’elles soient alphabétiques ou graphiques, qu’elles tracent des nombres ou des courbes.
Le séminaire interdisciplinaire se constitue de toutes les séances et activités organisées par les différents laboratoires coordonnés dans cette action et identifiés comme relevant du thème.
– 27 janvier (au LASA) : Gilles Tetart, Université de Tours, « Sécurité alimentaire globale, réduction des incertitudes et nouvelles vulnérabilités».
– 9 mars, 17h (au CRIT) : Nathalie Vuillemin, Université de Neuchâtel, Projet “Botanical Legacies“, « Savoirs déplacés : quand les nouveaux horizons font vaciller la science européenne ». En visioconférence en suivant ce lien.
L’expérience du botaniste Michel Adanson au Sénégal (1749-1754) met en évidence la manière dont le voyageur scientifique est parfois conduit à mettre en question, voire à reconfigurer les normes scientifiques européennes afin de comprendre un territoire exotique. Cette communication s’arrêtera plus spécifiquement sur les innovations méthodologiques d’Adanson et s’interroge sur la possibilité, pour le voyageur devenu spécialiste d’une contrée, d’échapper à une forme de solitude intellectuelle pouvant aller jusqu’à la rupture de communication avec la communauté scientifique dont il est issu.