Soutenance de thèse – Michaël Crevoisier – Vendredi 26/11/2021, 13h-18h – Grand Salon

Le vendredi 26 novembre 2021 à 13h00, au Grand Salon de l’Université de Franche-Comté (18 rue Chifflet, 25000 Besançon), Michaël Crevoisier soutiendra sa thèse rédigée sous la direction de Laurent Perreau et  Arnaud Macé, et intitulée :
 

Modifications du transcendantal : sociologie, phénoménologie et ontogenèse

Le jury est composé de :

M. Jocelyn BENOIST, Professeur à l’Université de Paris I Panthéon Sorbonne (président).
M. Philippe CABESTAN, Professeur de chaire supérieure à Paris et docteur HDR (rapporteur).
M. Arnaud MACÉ, Professeur à Université de Franche-Comté (codirecteur de thèse).
M. Laurent PERREAU, Professeur à l’Université de Franche-Comté (directeur de thèse).
Mme Mélanie PLOUVIEZ, Maitresse de Conférences à l’Université de Nice (examinatrice).

Mme Anne SAUVAGNARGUES, Professeure à l’Université de Paris Nanterre (rapporteur).

Résumé de la thèse

Dans la Critique de la raison pure, Emmanuel Kant propose une nouvelle manière de poser le problème du fondement la connaissance et élabore le concept de transcendantal pour qualifier la méthode et la théorie correspondantes. Depuis lors, ce concept n’a cessé d’être repris et modifié dans des traditions philosophiques très diverses. Afin de clarifier les enjeux philosophiques de cet héritage, nous proposons une méthode d’exploration de trois voies majeures de modification du concept kantien de transcendantal au vingtième siècle. Nous cherchons à identifier des recompositions conceptuelles des éléments qui constituent la solution apportée par Kant à ce problème, à savoir l’analyse des conditions a priori de possibilité de la connaissance. Plus précisément, notre objectif est d’explorer des voies de modification qui ne sont pas directement affiliées au kantisme, afin de pouvoir suivre l’extension maximale du concept de transcendantal tout en restant dans le cadre du problème kantien de la connaissance. Par là, nous proposons d’apprécier la limite de la modification du concept, là où les coordonnées du problème commencent, pour ainsi dire, à bouger (en particulier, l’opposition entre le transcendantal et l’empirique). Notre exploration porte sur trois voies de modification, chacune correspondant à une méthode d’analyse non-kantienne mais ayant conduit, au moins ponctuellement, au problème kantien du transcendantal : la sociologie de la connaissance d’Émile Durkheim, les phénoménologies d’Edmond Husserl et de Jean-Paul Sartre, et la théorie de l’ontogenèse de Gilbert Simondon. Nous montrons que ces auteurs traitent le problème gnoséologique en opérant des recompositions des conditions a priori de possibilité (sociales, eidétiques, transphénoménales et ontogénétiques). Nous élaborons l’hypothèse explicative suivante : ils mènent ces opérations de recomposition afin de prendre en considération un nouveau type d’expérience que leur méthode découvre (collective, transcendantale, impersonnelle et débordante) et que Kant ignorait ou minorait. Au fil du mouvement de ces œuvres respectives, nous suivons la modification du concept kantien de transcendantal dans sa mise en relation avec d’autres concepts exogènes (la société, l’essence, l’existence, autrui, l’individuation, la technique), et cartographions les voies de transformation et de sortie du problème gnoséologique tel que Kant l’a élaboré.

En raison du contexte sanitaire, le nombre de participants est strictement limité.