Le corps, puissance et impuissance.
Julien Dolidon
Résumé :
Que peut un corps ? Où commencent à la fois sa puissance et son impuissance ? Ces questions impliquent en premier lieu de préciser ce qui définit un corps vivant, en relation dynamique avec le monde, apte à agir autant qu’à pâtir. Nous essaierons de déterminer ce qu’est une aptitude du corps, dans sa dimension à la fois de potentialité (mais comment qualifier une aptitude qui ne s’exerce pas ?) et d’actualité (mais quels genres de relations doit nouer un corps pour qu’on le dise puissant ?). Peut-on concevoir le pouvoir du corps à partir du corps lui-même, ou doit-on subordonner son pouvoir à celui de l’âme ? Si l’on conçoit habituellement la puissance par et dans une action, qui produit des effets mesurables, nous interrogerons également cette aptitude à être affecté, qui ne se confond pas avec le fait de subir. Depuis l’intériorité du corps vécu, y a-t-il quelque chose à apprendre de l’expérience de la douleur, par exemple ?
Ces questions seront envisagées principalement à partir de l’étude de trois textes, à des époques différentes de l’histoire de la philosophie : le traité De l’âme d’Aristote, l’Éthique de Spinoza, Phénoménologie de la perception de Merleau-Ponty.
Bibliographie indicative :
– Aristote, De l’âme, trad. R. Bodéüs, Paris, GF, 1993
– Aristote, Les parties des animaux, trad. P. Pellegrin, Paris, GF, 2011
– M. Crubellier et P. Pellegrin, Aristote, Le philosophe et les savoirs, éd. Points, Inédit Essais.
– Baruch Spinoza, Éthique, trad. Ch. Appuhn, GF
– P. Séverac, Spinoza, éd. Vrin, bibliothèque des philosophes, 2011
– C. Jaquet, L’unité du corps et de l’esprit, Affects, actions et passions chez Spinoza, éd. PUF, Quadrige, 2004
– M. Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, coll. Tel Gallimard, 2005
– M. Merleau-Ponty, L’œil et l’esprit, coll. Tel Gallimard, 1988
– R. Barbaras, Le tournant de l’expérience, Recherches sur la philosophie de Merleau-Ponty, éd. Vrin, 1998