Philosophie des sciences 1
La causalité
Thierry Martin
Résumé
L’idée de causalité emporte avec elle, sur le plan théorique, une exigence de rationalité, dans la mesure où expliquer un phénomène, c’est semble-t-il mettre à jour ses causes. L’explication causale peut alors se présenter comme un principe général d’intelligibilité, id est le réquisit nécessaire à toute production de connaissance rationnellement fondée, qu’elle soit scientifique ou philosophique. Pourtant, après la critique radicale à laquelle Hume la soumet, la tentative de réhabilitation opérée par Kant, ne réussira pas à la sauver de la contestation menée par le courant positiviste, proposant de lui substituer le point de vue de la légalité. La question se pose alors de savoir si l’on peut et si l’on doit maintenir une place à l’idée de causalité dans le discours scientifique, et sous quelle forme, ou s’il faut la renvoyer hors du discours théorique, parmi les chimères de l’imagination ou les fictions métaphysiques.
Bibliographie : principaux textes classiques (une bibliographie plus complète sera donnée en début d’année)
– ARISTOTE, Physique, livre II ; Métaphysique, livres a, D (ch. 2), L (ch. 4 et 5)
– BACHELARD, Gaston, Le nouvel esprit scientifique, ch. V ; La dialectique de la durée, ch. III et IV ; L’activité rationaliste de la physique contemporaine
– COMTE, Auguste, Cours de philosophie positive, lère et 2e leçons ; Discours sur l’esprit positif
– COURNOT, Antoine-Augustin, Essai sur les fondements de nos connaissances…
– DESCARTES, Méditations métaphysiques, IIIe méditation
– HUME, Traité de la nature humaine, livre I, 3e partie ; Enquête sur l’entendement humain
– KANT, Critique de la raison pure ; Prolégomènes à toute métaphysique future…
– LEIBNIZ, Discours de métaphysique ; De l’origine radicale des choses ; La Monadologie
– SPINOZA, Court Traité, I, ch. 2 à 4 ; Éthique, notamment parties I et II.